Ricardo, reviens ! Ils sont restés keynesiens

Jean-Marc Daniel constate que le grand mérite de Keynes est d’avoir compris qu’il fallait réagir à la crise de 1929 et que la passivité des gouvernements de l’époque était dangereuse. Mais les temps ont changé et il est difficile de dire ce qu’il proposerait aujourd'hui. Face à la morosité ambiante, l’auteur prône donc un retour à certains fondamentaux de la science économique. La relance de l’économie est possible à condition d’adopter une politique de l’offre inspirée de Ricardo plutôt qu’une politique de la demande conseillée par Keynes. Les gouvernants doivent choisir entre une croissance économique, stimulée par la concurrence internationale et l’investissement productif, ou le déclin et le chômage, engendrés par les déficits budgétaires et du commerce extérieur. L’auteur puise des solutions à la crise dans le courant de pensée dit des " nouveaux classiques ", fondé notamment sur les théories des anticipations rationnelles des acteurs économiques, sur le paradigme de l’efficience des marchés financiers et sur le modèle de la régulation des cycles économiques. Dans ces conditions, l’intervention publique conjoncturelle s’avère inutile sinon contre-productive. 

 

En fin connaisseur des théories économiques, Jean-Marc Daniel se livre à des analyses comparatives originales, comme celle des effets comparés des déficits structurels et conjoncturels ou celle du caractère inflationniste de leur financement monétaire.
 

Ricardo, reviens ! Ils sont restés keynesiens - Editions Bourin, 2012, 195 pages (prix Turgot 2012)